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Addiction des réseaux sociaux : Lettre à ma sœur facebookeuse

Ma sœur en islam, en ce moment crucial de ramadan, je commencerais par te dire assalam alaikoum warahamatoullah !

Je te demande surtout de m’accorder tes précieuses minutes pour ce message venant du cœur. Je voudrais surtout partager avec toi ma petite expérience sur les réseaux sociaux notamment Facebook.

De prime abord, ma sœur, sois rassurée que pour moi les réseaux sociaux constituent un signe du temps. Les suivre c’est être fils de son temps, comme qui dirait. On n’arrête pas le progrès, dit-on.  Tout dépend donc de comment nous les utilisons. C’est comme notre poste téléviseur que nous gérons selon vos convenances.

Parlant de Facebook, voyons la définition qu’en donne Wikipédia : « Troisième site web le plus visité au monde après Google et YouTube selon Alexa, il franchit en juin 2017 le nombre de 2 milliards d’utilisateurs actifs. Le 24 août 2015, pour la première fois, un milliard de personnes ont utilisé Facebook dans la même journée. En octobre 2022, Facebook est le réseau social le plus utilisé au monde avec 2,934 milliards d’abonnés actifs. »

Ma sœur, mon entrée dans la communauté Facebook n’était pas des plus glorieuses. Mais aujourd’hui, j’ai appris de mes erreurs. Cette « plateforme de partage des connaissances illimitée » m’a aidé à améliorer mes connaissances, à apprendre des choses qui m’aident à développer mon potentiel.

Pour ceux qui connaissent mon profil Facebook antérieur, ils seront surpris de ma nouvelle perspective aujourd’hui. En effet, au commencement, j’avais affiché un profil très suggestif avec une photo exhibant ma féminité. Ce qui explique d’ailleurs le très grand nombre de mes amis hommes.

Ma sœur, j’avoue que j’ai fait cela de bonne foi et sans intention de séduire. Mais, à l’époque, j’avais pensé qu’en tant que fille, mettre ma plus belle photo sur mon profil était la chose la plus naturelle. Avec le temps, Facebook m’a permis de faire des rencontres utiles qui m’ont aidé à comprendre la gravité de mon acte. J’ai compris que mon action n’honore ni ma personne ni la femme de façon large car mettre en avant ma féminité c’est passer une très mauvaise image de moi-même comme si je n’avais que mon corps à « vendre ».

Ma sœur, je rends grâce aujourd’hui à Allah et je remercie du fonds du cœur mes frères, sœurs, amis sur Facebook, qui m’ont aidé à appréhender la perspective de ma religion : en tant que femme je suis très précieuse pour exposer mon corps sur la toile, me dévalorisant pour une notoriété futile. Ma sœur, l’islam fait de la femme une « perle précieuse » et elle doit le comprendre pour sa réussite ici-bas et à l’au-delà. Je me sens aujourd’hui comme une nouvelle personne qui a compris sa vraie mission sur terre. Je fais aujourd’hui la part des choses entre le monde virtuel charmeur et la réalité implacable de notre vie.

Et c’est justement ce message que je voudrais partager avec toi : Facebook (comme les autres réseaux sociaux) est une merveilleuse chose à condition de savoir en tirer le meilleur parti. Ma sœur, je t’invite humblement à réfléchir aux trois questions essentielles suivantes :

A quoi sert ta page Facebook (ton compte whatsApp, twitter, instagram, snap ou tik-tok) ? Quels sont tes objectifs de ta présence sur les réseaux sociaux ? Comment passes-tu ton temps sur ces plateformes ?

Ceci est juste un rappel. Je demande à Allah de pardonner mes écarts tout en Le remerciant de m’avoir guidée vers les bonnes personnes qui m’ont aidé à sortir de l’abime. Il est urgent de se ressaisir, se reprendre, se remettre en cause lorsque nous savons qu’étaler la beauté est pour une femme source de fierté. Pour certaines d’entre nous, Facebook, Instagram, Snapchat, Tiktok sont comme ce grand miroir devant lequel on s’admire, on s’enivre de narcissisme car naturellement encline à séduire, à exhiber un corps de rêve. Se faire belle, s’exposer pour attirer le maximum de « Like », les commentaires les plus encenseurs, est pour « la star » des réseaux sociaux un sacre.

Au finish, que nous rapportent ces commentaires ? Ma sœur, juste faire plaisir à ton égo. Et après ? Médite, fais ton propre bilan, une petite voix intérieure te répondra. Que d’actes apparemment innocents qui ont détruit à jamais des vies entières, réduit au silence des personnes de grande renommée ? Le prophète Mohamed (SAW) n-a-t-il pas averti : « Si tu n’as pas honte, fais ce que tu veux » ?

Il est aisé de remarquer comment en famille, au travail, dans les assemblées, les transports, à l’école, l’addiction à ces réseaux savamment conçus, gaspille le temps qui est notre ressource la plus chère. Ceux qui ont compris utilisent les réseaux comme des écoles pour enseigner, apprendre, partager de bonnes pratiques et dénoncer les mauvaises.

Pourquoi un mortel s’accrocherait-il éperdument a un monde trompeur au détriment du savoir-être social et de la félicite éternelle ?

Ta sœur Soumaya

Al Wassatiyah N°00 Niger du jeudi 30 mars 2023

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