Interview de Imam Ben Salah Hamouda Ali : Tout sur le mois béni de Ramadan

“Nous devons entrer dans ce mois avec l’intention sincère que nous soyons purs comme le jour de notre naissance (…), en ayant foi qu’au sortir de ce mois, nous serons en possession d’un ticket d’accès au paradis par la porte Rayane.» 

Cheikh Ben Salah Hamouda Ali est l’imam de la Mosquée Zoun’Nourayn à la Cité Chinoise de Niamey. Ancien Ministre des Affaires Religieuses, et ancien Directeur du collège franco-arabe (CEG5) de Niamey, Cheikh Ben Salah est surtout connu comme étant un grand prédicateur. Dans l’entretien qui suit, il répond à nos questions sur différents aspects du jeûne du mois béni de Ramadan.

Al Wassatiyah : Avant de commencer cette interview, Cheikh, nous vous annonçons le lancement du média Al Wassatiyah qui entend être le média du juste milieu au service de la Communauté.

Imam Ben Salah Hamouda Ali : J’aimerais, avant de donner mes conseils pratiques pour les jeûneurs pendant ce mois béni du Ramadan, présenter toutes mes félicitations, tous mes encouragements accompagnés de mes prières à celles et ceux qui travaillent à Al Wassatiyah, à celles et ceux qui ont eu la merveilleuse idée de créer cet organe de presse, avec surtout un  titre, AL WASSATIYAH, qui est un titre très évocateur et d’actualité. Al Wassatiyah, c’est le juste milieu, travailler pour le juste milieu, œuvrer pour le juste milieu, fonctionner autour du juste milieu, transmettre le message à travers le juste milieu, avec comme boussole le Coran et la Sunnah. Il était temps, par la grâce d’Allah, que nous ayons un pareil instrument à notre disposition, au service de la Oummah. Qu’Allah soit loué et qu’Il le soit en toute circonstance. Que la paix et la bénédiction soient sur les promoteurs d’Al Wassatiyah, sur leurs familles respectives, qu’elle soit sur le Niger et son peuple, qu’elle se répande sur toute la Oummah et au-delà, sur l’univers tout entier.

Al Wassatiyah, c’est le juste milieu, travailler pour le juste milieu, œuvrer pour le juste milieu, fonctionner autour du juste milieu, transmettre le message à travers le juste milieu, avec comme boussole le Coran et la Sunnah.

En restant toujours sur le titre du journal Al Wassatiyah, je voudrais simplement rappeler qu’au chapitre 2 du Coran, la sourate Bakara qui fait 286 versets, au verset 143 (qui constitue la moitié de 286) Allah a dit : « …. C’est ainsi que Nous avons fait de vous une communauté du juste milieu ». Prônez le juste milieu, restez dans le juste milieu et loin de tout extrémisme en prêchant la tolérance, le respect de la différence. Un dicton très raisonnable stipule que : « toute chose qui dépasse sa mesure, tombe dans son contraire ». Nous voilà bien avertis, et qu’Allah nous donne le pouvoir de fonctionner autour du juste milieu et très bon vent à Al Wassatiyah.

Al Wassatiyah : La communauté musulmane, ici et ailleurs, observe le jeûne du mois béni de Ramadan. Avez-vous des recettes ou conseils pratiques pour les jeûneurs ?

Imam Ben Salah Hamouda Ali : Le jeûne du mois de Ramadan a été institué par Allah dans le temps comme mois de jeûne obligatoire pour la communauté du prophète Mohamed (SAW) en tant que 4^ème pilier de l’islam. Les conseils que nous sommes amené à donner aux uns et aux autres, et à nous en premier, c’est d’entrer dans ce mois avec l’intention sincère de répondre à un commandement d’Allah, avec l’intention sincère de rechercher l’agrément d’Allah, avec l’intention sincère de s’élever vers le sublime, avec l’intention sincère de voir partir tous nos péchés, la promesse d’Allah est vérité ; avec l’intention sincère qu’au sortir de ce mois que nous soyons purs comme le jour de notre naissance et qu’Allah nous permette de rester tels toute la vie durant en ayant foi en ce que, par la grâce d’Allah, au sortir de ce mois, nous serons en possession d’un ticket d’accès au paradis par la porte Rayane.

Observer le jeûne dans les règles de l’art tel que recommandé dans le Coran et expliqué dans la Sunnah

Pour ce faire, le jeûne doit être observé dans les règles de l’art tel que recommandé dans le Coran et expliqué dans la Sunnah. Et à ce niveau il serait bon d’aller dans les écrits, dans les livres de jurisprudence islamique et prendre comme modèle notre bien aimé. Comment s’est-il comporté pendant la journée de Ramadan ? Comment s’est-il comporté dans la nuit de Ramadan ? Comment s’est-il comporté toute sa vie durant parce que, de lui, notre mère Aicha a dit que son comportement c’est le Coran. Je me donne ce conseil, le premier, pour que nous réussissions notre jeûne aussi bien dans la journée que dans nos prières nocturnes. Qu’il en soit ainsi, ya Rabbal Alamine !

Le Ramadan, c’est un mois pendant lequel tout est auréolé d’un cachet particulier. Pendant ce mois béni, tout acte nafila (surérogatoire) nous procure la récompense d’un acte obligatoire. Et tout acte obligatoire voit sa récompense multipliez par 70. Pendant le mois béni de Ramadan, le Messager a laissé entendre que la meilleure des aumônes est une aumône qui y est offerte. Une Oumra effectuée pendant ce mois équivaut à un Hadj accompli en compagnie du Messager d’Allah (SWT). C’est un mois de dévotion, c’est un mois de partage, de générosité. Les prières de tarawih sont les meilleures prières nocturnes de l’année. Le messager d’Allah a laissé entendre que celui qui prie derrière l’imam la prière de tarawih, Allah lui consacrera une nuit entière de prière même s’il passe le reste de la nuit en train de dormir. Le mois de Ramadan n’est cependant pas un mois de sommeil.

Al Wassatiyah : Quelles sont les meilleures œuvres à faire pendant ce mois du Ramadan ?

Imam Ben Salah Hamouda Ali : Nous aimerions rappeler que l’adoration de Dieu, la ibadat, ce n’est pas seulement pendant le mois béni de Ramadan. La ibadat c’est 360 jours sur 360 : « Adore ton Seigneur jusqu’à ce que survienne la mort », a conseillé le messager d’Allah (SAW). Cependant, nous sommes dans un mois pas comme les autres, un mois spécial, le seigneur de tous les mois, un mois pendant lequel la plus convoitée et la plus prestigieuse des destinations, entendez par-là le Paradis d’Allah, Anna’im, est exposée aux plus accessibles des billets : le jeûne du mois de Ramadan. C’est vous dire, chers frères et sœurs en islam, que pendant ce mois, toutes les œuvres sont les bienvenues. Elles le sont déjà avant et après le mois béni de Ramadan ; mais elles le sont encore plus pendant maintenant, mois pendant lequel toutes les portes du Paradis sont ouvertes et toutes les occasions nous sont offertes pour y entrer ; toutes les portes de l’enfer sont fermées et tous les moyens nous sont donnés pour y échapper ; les démons sont passés aux chaînes. C’est pourquoi je nous exhorte de faire extrêmement attention à ce que nous regardons, à ce que nous écoutons, à ce que nous disons parce que les yeux, les oreilles, la langue, le cœur doivent participer à l’effort du jeûne imposé au corps par la faim, par la soif et le manque de sommeil. Qu’Allah nous permette de réussir notre jeûne à tous les niveaux pendant la nuit et la journée, et par toutes les bonnes œuvres qui peuvent l’accompagner. Qu’Allah nous éclaire !

Al Wassatiyah : Le mois de Ramadan est une occasion pour faire des bonnes affaires pour certains hommes d’affaires musulmans. Avez-vous un message pour ce genre de frères qui mettent en avant le business sur leur foi ?

Imam Ben Salah Hamouda Ali : Le messager d’Allah (SWT) a laissé entendre que celui qui invite son frère à venir chez lui pour partager son repas au moment de la rupture ou lui envoie à manger, verra tous ses péchés effacés, il lui sera accordé une dispense de l’enfer, un visa pour le Paradis et ce n’est pas tout, la miséricorde d’Allah est infinie. Cette personne aura autant de jours de jeûne que les personnes à qui il a offert de quoi rompre le jeûne. Le messager de Dieu a dit que quiconque désaltère un jeûneur, Allah le fera boire une boisson après laquelle il n’aura plus jamais soif jusqu’à accéder au Paradis. Tout cela pour avoir permis à un frère ou à une sœur de partager notre repas ou pour lui avoir envoyé de quoi mettre sous la dent. Les pauvres parmi les compagnons en apprenant cette nouvelle se sont écriés : « oh Messager de Dieu ! Nous n’avons pas suffisamment à manger pour nous-mêmes pour partager avec les autres, nous voilà privés d’une belle récompense ».

 Le messager d’Allah a précisé que la sagesse d’Allah est infinie et que cette récompense est réservée à quiconque fait rompre le jeûne à son frère ou à sa sœur ne serait qu’avec une gorgée de lait, ne serait-ce qu’avec une moitié de datte, ne serait-ce qu’avec une gorgée d’eau. La compétition est ouverte. Pour nos frères et sœurs qui ont les moyens et notamment pour nos frères et sœurs qui, sur les marchés, proposent des produits à vendre, le mois béni de Ramadan ne peut pas être une occasion pour renchérir les prix. On ne devient pas riche en 29 ou 30 jours par la cupidité. C’est Allah qui est au contrôle, c’est Allah qui dispose de tout, qui fait que certains sont riches et d’autres pas. La richesse n’est pas forcément un privilège, c’est aussi une épreuve. Alors chers frères et sœurs en islam, pour ceux qui font le commerce et même pour les autres, qu’ils comprennent que ce mois est le mois de la miséricorde, de la recherche de pardon auprès de Dieu mais également entre nous les créatures.

C’est ce mois où on doit chercher à contenter les autres, à provoquer la joie dans les cœurs des autres, à rendre supportable par les autres, par la grâce d’Allah, les dépenses de Ramadan, la prise en charge de leurs familles. Le messager d’Allah (SAW), très tôt, nous a prévenus que deux loups affamés lâchés dans un troupeau seront moins dangereux que ne le sera plus tard pour vous et pour votre religion votre course derrière l’argent et les hommes. Faisons extrêmement attention, tout ce qui existe appartient à Dieu et tout lui fera retour dans la plus grande humilité. Quoi que nous ayons aujourd’hui, qui que nous soyons aujourd’hui, peu importe notre savoir, peu importe nos avoirs, peu importe nos pouvoirs. La richesse c’est un patrimoine d’Allah et elle doit être utilisée selon les normes prévues par Allah (SWT) en la matière. Et nous avons tout à gagner en agissant ainsi.

On l’a vu, le mois de Ramadan est un mois de partage, un mois de générosité. La meilleure des aumônes est une aumône offerte pendant le mois béni. Alors, quand est-ce qu’on va cesser d’enseigner une chose et de pratiquer une autre ? Il ne devrait plus avoir de différence entre notre être et notre paraitre, entre nos paroles et nos actions. Pour honorer ce mois, pour honorer la oummah du prophète Mohamed (SAW), on accepte de baisser les prix, de solder certains produits de première nécessité car la récompense est incommensurable. Seul Allah sait ce qui nous attend, autant Il a dit que toutes les œuvres du fils d’Adam lui appartiennent, excepté le jeûne qui est à Lui. Quand Allah dit que quelque chose lui appartient, Lui qui n’a besoin de rien, cela se passe de tout commentaire. Ne nous privons pas de cette récompense.

Je voudrais enfin adresser ce message aux détenteurs du pouvoir : le messager d’Allah a dit que quiconque facilite la tâche à son domestique, son subalterne, à celui qui est sous sa responsabilité, verra tous ses péchés effacés et aura une dispense de l’enfer. Et l’Etat est le plus grand employeur, donc par respect pour ce mois, si on insiste auprès des commerçants, on doit aussi insister auprès des autorités pour qu’ils facilitent la tâche aux fonctionnaires et bien entendu pour qu’elles créent les conditions auprès des commerçants par rapport justement aux produits de première nécessité à faire rentrer pendant ce mois béni de Ramadan avec quelques exonérations mais également auprès des fonctionnaires en réaménageant les horaires de façon véritablement conséquente.

Al Wassatiyah : Aujourd’hui l’usage des smartphones est devenu presque une addiction pour les gens. Très malheureusement, sur les réseaux sociaux tout passe, y compris des choses obscènes. Comment justement préserver son jeûne dans ce contexte ?

Imam Ben Salah Hamouda Ali : Pendant le mois béni de Ramadan il n’est pas seulement question de supporter la faim et la soif mais aussi de contrôler ce qu’on regarde, ce qu’on écoute et qui on fréquente. Si d’aventure ce qui passe sur les téléphones portables, c’est des images obscènes, eh bien notre jeûne va prendre un coup. Et si on n’y prend garde, on passe tout notre temps à regarder des images obscènes, à faire véhiculer des fausses informations qu’à la fin de la journée on n’aura connu de notre jeûne que la faim et la soif et si la nuit on continue dans ce sens, on aura connu de nos prières nocturnes que la fatigue et le sommeil.

De grâce, sachons profiter des minutes précieuses du mois béni de Ramadan qui passent et qui ne reviendront jamais. Qu’Allah nous éclaire, Il est plein de miséricorde. On parle de religion, eh bien ces appareils fonctionnent selon l’utilisation que nous en faisons. Faisons extrêmement attention, évitons d’utiliser ces smartphones au-delà des limites permises dans le temps et faisons un usage utile. Aujourd’hui avec ces téléphones on a les prêches, on a la lecture du Coran, on ne va pas s’en priver. On peut échanger avec quelqu’un qui est à l’autre bout du monde en économisant le temps et en domestiquant le temps par la grâce d’Allah, en supprimant les distances, toujours par la grâce d’Allah (SWT).

Mais lorsque le téléphone portable, on se couche avec et on se réveille avec, on n’a pas une petite minute ni pour Madame ou Monsieur, ni pour les enfants, là c’est très inquiétant. Il y a aujourd’hui des époux qui se plaignent que même au lit leurs conjoints sont connectés au téléphone ! Nous sommes à un moment où, chers frères et chers sœurs, les smartphones sont devenus pratiquement des drogues pour certains d’entre nous ; où l’on passe tout son temps à les consulter, à les fouiller au point où tout le reste est secondaire et parfois, même nos actes cultuels. Il faudrait faire extrêmement attention pendant ce mois de Ramadan, mais pas seulement.

Je voudrais raconter cette anecdote : une enseignante a demandé à ses élèves qu’est-ce qu’ils aimeraient être après leurs études. En corrigeant les copies à la maison, le mari de la jeune enseignante l’a surprise en train de pleurer. A sa question, pourquoi pleures-tu chérie, elle lui répondit : j’ai demandé à mes élèves en classe qu’est-ce qu’ils aimeraient devenir et voilà qu’une de mes élèves me répond qu’elles voudrait être un téléphone portable parce que son père n’a d’yeux que pour son téléphone portable, avant de partir de la maison, son téléphone portable, en rentrant à la maison, son téléphone portable, au salon, son téléphone portable, partout, son téléphone portable au point où il n’a aucune minute pour ses enfants. Et l’enseignante de préciser : c’est de ta fille qu’il s’agit. Nous voilà avertis !

Al Wassatiyah : S’il faut parler du jeûne du prophète Mohamed (SAW) comment décrire la journée de jeûne de la meilleure des créatures ?

Imam Ben Salah Hamouda Ali : Le messager d’Allah a été envoyé comme une miséricorde pour l’humanité, comme un modèle pour l’humanité. Lui-même en parlant de son message, de sa mission prophétique, a laissé entendre : « J’ai été envoyé pour parfaire les nobles caractères ». Il a dit également que je suis le parrain d’une maison sur les terres basses du Paradis pour quiconque délaisse la polémique même s’il a raison, je suis le parrain d’une maison au centre du Paradis pour quiconque délaisse le mensonge même en blaguant. Je suis le parrain d’une maison au Paradis pour quiconque a un bon comportement ». Il faut cependant rappeler que le bon comportement c’est toute l’année. Vous me demandez de décrire une journée de jeûne du messager (SAW).  De prime abord, j’aimerais rappeler que les compagnons ont témoigné que le messager d’Allah est le plus généreux d’entre tous les hommes et encore plus pendant le mois de Ramadan. Pendant le mois béni de Ramadan, tout ce que fait le messager d’Allah est auréolé d’un cachet particulier car pour lui le mois de Ramadan est le seigneur de tous les mois. Pendant ce mois, rester à l’écoute des autres, être au service des autres, partager avec les autres, doit être notre credo.

Pendant ce mois, chercher à contrôler ce que nous regardons, ce que nous écoutons, ce que nous disons, ce que nous lisons, qui nous fréquentons, participe de la réussite de notre jeûne. Faire participer le cœur par la crainte d’Allah, l’amour du bien et la répulsion du mal fait partie du jeûne. En réalité le jeûne, c’est une école pour un changement de comportement. Il importe de se dire qui j’aimerais être après ce mois et donc de faire un bilan en me demandant est-ce que mon amour pour le bien et ma répulsion pour le mal se sont renforcés pendant ce mois et surtout après ce mois pour le reste de l’année ? Est-ce que mon cœur s’est-il attendri ? Est-ce que je suis plus enclin à être au service des autres pendant ce mois et surtout au sortir de ce mois, pendant le reste de l’année ? Bref, on peut réussir le Ramadan en prenant pour modèle le prophète Mohamed (SAW). Vous avez à votre portée comment le prophète a vécu le Ramadan par les récits authentiques de sa vie. Qu’Allah nous facilite de suivre son exemple et le prendre pour modèle.

Al Wassatiyah : Comment les époux, les enfants et les parents pourraient tirer le meilleur parti de ce mois de Ramadan ?

Imam Ben Salah Hamouda Ali : Sachons aussi, par rapport à nous les maris que les épouses doivent rester sur les bans de la faculté de l’université du messager d’Allah (SAW) en restant dans la modération, en restant dans la juste mesure. Et d’ailleurs cette interview je l’accorde au journal Al Wassatiyah qui nous enseigne ce qu’est la juste mesure, ce qu’est la modération car c’est par la modération que nous pouvons être à bon port.

Et pour les parents que nous sommes, nos enfants garçons et filles, s’ils sont en âge de jeûner il n’est pas question de les laisser continuer à manger pendant les journées de Ramadan, en train de regarder un feuilleton à la télé et nous sommes responsables devant Allah (SWT). Il n’y a pas de dérogation pour les enfants qui ont l’âge de jeûner. S’ils ne sont pas en âge de jeûner et qu’ils veulent le faire, on n’a pas à les en empêcher. De nous musulmans, Allah a dit que nous sommes la meilleure des communautés que la terre ait portée et portera jusqu’au jour de la résurrection, nous ordonnons le bien, nous interdisons le blâmable et nous croyons en Allah.

Aux époux je conseille d’alléger les tâches ménagères à vos épouses pour qu’elles se consacrent également aux prières, à la lecture du Coran et aux autres actes de dévotion au lieu de passer tout leur temps à la cuisine et je le dis, pas seulement pendant le mois de Ramadan. Chères sœurs, chères épouses quant à vous, évitez à faire supporter à vos maris ce qu’ils ne peuvent pas car Allah n’impose à une âme que ce qu’elle peut. Il ne faut pas vouloir à chaque soir de garnir la table pour la rupture du jeûne avec des mets qu’on ne pourra pas manger. Le Ramadan c’est une école où il faut nous se mettre à la place des autres qui ne boivent pas à leur soif, qui ne mangent pas à leur faim pendant toute l’année alors que nous avons tous ces bienfaits pour nous-mêmes et pour notre famille. Au moment de la rupture du jeûne pensez plutôt à ceux-là qui ont jeûné avec nous mais qui n’ont pas le minimum pour rompre leur jeûne. Et d’ailleurs, il est déconseillé de se gaver le ventre de sorte qu’on ne puisse pas être à l’aise au moment de la prière de magrhib ou d’icha’i. Méditez ce titre de meilleure des communautés aussi bien en tant que père, épouse et enfant ; nous devons tous ensemble, dans la famille, dans la société, à la maison comme au dehors, savoir donner l’exemple du musulman modèle, du musulman exemplaire. Je nous exhorte à créer les conditions pour réussir ce mois, pour sortir avec nos péchés effacés. Qu’Allah permette aux hommes de faire taire les armes partout à travers la planète afin que règne la paix et la fraternité.

Je termine en disant bon vent au journal Al Wassatiyah !

Interview réalisée par Abou Soumaya

Al Wassatiyah Niger N°00 du jeudi 30 Mars 2023