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Mœurs et médias : Canal+, un allié du mouvement LGBT ?

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Il y a quelques jours, les images provocantes de trois homosexuels déambulant à Agadez ont fait le buzz sur les réseaux sociaux. Des voix ont dénoncé ces migrants qui constituent des fauteurs de trouble dans un pays jaloux de ses mœurs. L’on se souvient des velléités de ces protégés de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) de tenir une manifestation LGBT, il y a quelques mois à Niamey. En octobre 2022, la page Facebook d’un groupe de réfugiés LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) à Niamey a eu un effet viral sur les réseaux sociaux. Comme si tout cela ne suffit pas, les Nigériens découvrent, aujourd’hui avec stupéfaction, la promotion de l’homosexualité à travers le bouquet Canal+. Un défi de taille pour l’éducation des enfants !

Le 20 Octobre 2022, les auteurs de la publication d’une vidéo érotique de lesbiennes à Maradi, ont écopé d’une peine de 3 ans de prison ferme et de 1 à 3 millions d’amende pour les 14 indélicates, apprend-on. Mais ce qui a été condamné ici, c’est « la diffusion de données par voie électronique de nature à troubler l’ordre public », un délit sévèrement réprimé par la loi sur la cybercriminalité. Dans son point de presse, le procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Maradi a clairement notifié que « les prévenues ne sont pas poursuivies pour leur orientation sexuelle ». Il ne faudrait donc pas en vouloir au procureur Daouda Mamane, en ce sens qu’au Niger, l’homosexualité n’est pas un crime.

Le cas d’Agadez qui a défrayé la chronique en début de ce mois de juillet 2023, a été sagement traité par la population, les leaders religieux, les chefs traditionnels et administratifs. Les jeunes, non plus, ne sont pas tombés dans le piège de la provocation des trois énergumènes. Saluons au passage, la diligence et la responsabilité avec laquelle les responsables ont répondu à l’appel de la nation pour préserver notre culture assaillie par le prosélytisme abject des LGBT et leurs suppôts. Notre pays ne mérite pas cela.

Mais les fronts sont subtils et multiformes. Le champ ouvert par les médias et les réseaux sociaux ne semble pas en reste ; des organes comme Canal+ offrent parfois un boulevard de perversion et d’acculturation. En plus du fait que l’abonné coupé n’a pas accès aux chaînes nationales contrairement à la loi sur l’audiovisuel en vigueur dans notre pays, les clients constatent également le manque de filtres empêchant aux mineurs d’accéder à des contenus indécents et obscènes. De plus en plus, les abonnés se plaignent des contenus qui pourraient impacter négativement leurs enfants. Une maman nous a confié toute sa gêne de suivre certaines émissions de Canal+ en famille. Elle s’insurge, par exemple, contre un feuilleton de dessin animé destiné aux enfants sur ce bouquet qui banalise l’homosexualité et, au-delà, en fait la promotion. Désormais ce n’est plus une histoire de dessin animé, les familles sont littéralement arrosées de scènes homosexuelles claires sur des chaînes partenaires de Canal+.

Comment rappeler Canal+ à l’ordre ou, du moins, l’amener à prendre en compte nos valeurs culturelles et religieuses ? Canal+ ignore-t-il les exigences de la loi sur l’audiovisuel au Niger ?

Il incombe à l’autorité de protéger la jeunesse et les familles en faisant respecter la loi par tous ceux qui diffusent ou éditent des contenus de nature à troubler les bonnes mœurs. En attendant, les abonnés vont continuer à payer pour des programmes non désirés. A quand justement le respect des droits du consommateur ? La question reste posée.

Quid de la relecture du nouveau code pénal ?

Le phénomène d’homosexualité est une réalité au Niger. Il n’y a aucun doute. Il prend même sournoisement des proportions inquiétantes, a dit Noura Rabo de l’Association Ahl Sounna Wal Jama’a, à l’occasion d’une conférence publique, organisée à l’Université de Niamey. De plus en plus, l’attentat à la pudeur devient légion sur les réseaux sociaux et dans les médias nigériens. L’on assiste à la propension de sites de rencontres, de sextapes, du lesbianisme et de la pornographie digne de film X.

Le Niger ne dispose pas de texte pénalisant le phénomène. Ce qui a fait dire au président de l’Association des Etudiants Musulmans du Niger (AEMN), M. Sani Abdourahmane, que notre pays est favorable à l’accueil des LGBT réprimés dans les pays voisins où leurs pratiques sont criminalisées. « Sur 45 pays en Afrique sub-saharienne, 28 disposent encore de législation interdisant ou réprimant l’homosexualité. Dans ces textes de loi et surtout le code pénal, cette orientation sexuelle est clairement définie comme une pratique contre-nature », peut-on lire sur le site de BBC Afrique. Selon la même source : « Dans les pays majoritairement musulmans, la question de l’homosexualité s’aborde sous-cap, et la raison est bien simple : « l’islam prévoie la sanction suprême – la lapidation à mort – pour toute personne pratiquant l’homosexualité », indique l’imam Ivoirien, Sékou Sylla ».

Toutefois, le Niger tend vers la criminalisation de l’homosexualité avec les nouvelles dispositions du code pénal révisé. C’est dire qu’à défaut de disposer d’une loi en la matière, telle que proposée par la jeune députée Mme Abdourahmane Nana Djoubie, la mise à jour du code pénal permettra bientôt aux juridictions nigériennes de prendre en charge le cas des LGBT sans complaisance. Vivement l’adoption et la mise en œuvre du nouveau code pénal dans ce sens !

Abou Soumaya

Al Wassatiyah Niger N°003 du lundi 17 juillet 2023

 

 

Vers la criminalisation de l’homosexualité au Niger

 

Il y a quelques mois, à la suite de la vive polémique occasionnée par le débat sur le mouvement LGBT au Niger, le gouvernement a mis en place un comité pour la relecture du Code Pénal. Voici les articles du projet du nouveau Code Pénal en instance d’adoption, notamment sur l’homosexualité.

 

Section IV : Homosexualité ou actes impudiques sur personnes de même sexe

Article 387 : Toute personne qui commet ou tente de commettre un acte impudique ou contre nature, entretient ou tente d’entretenir des relations sexuelles avec une personne de même sexe, est punie d’un emprisonnement de deux (02) ans à cinq (05) ans et d’une amende de cinq cent mille (500.000) à cinq millions (5.000.000) de francs CFA.

Si l’acte a été commis sur la personne d’un mineur âgé de moins de treize (13) ans ou sur une personne handicapée, la peine d’emprisonnement est de cinq (05) ans à moins de dix (10) ans et l’amende d’un million (1.000.000) à dix millions (10.000.000) de francs CFA.

Encourt la peine prévue au 1er alinéa du présent article toute personne qui affiche publiquement sa relation amoureuse avec une personne de même sexe ou qui change ou tente de changer artificiellement son sexe de naissance.

Article 388 : Quiconque contracte un mariage avec une personne de même sexe, est puni d’un emprisonnement de dix (10) ans à vingt (20) ans. La même peine est applicable aux personnes ayant officié le mariage, aux témoins des prétendus époux ainsi qu’aux personnes ayant donné leur accord pour la célébration du mariage et aux organisateurs.

Article 389 : Toute personne qui gère, dirige, fait fonctionner, finance ou qui participe à des clubs, des sociétés, des organisations ou associations pour homosexuels, directement ou indirectement, est punie d’une peine d’emprisonnement d’un (01) an à cinq (05) ans et d’une amende de cinq cent mille (500.000) à dix millions (10.000.000) de francs CFA.

Article 390 : Toute personne morale qui gère, dirige, fait fonctionner, finance, contribue à financer ou à sponsoriser des clubs, des événements, des sociétés, des organisations ou associations pour homosexuels, directement ou indirectement, est punie d’une amende de dix millions (10.000.000) à cent millions (100.000.000) de francs CFA, sans préjudice des peines complémentaires applicables aux personnes morales.

Article 391 : Dans les cas prévus aux articles 388 alinéa 2 et 389, il ne peut être fait application des dispositions relatives aux circonstances atténuantes et au sursis.

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