Connect with us

Actus

Le recours au chirk pour la sauvegarde de la patrie, un péché monumental

Le changement de régime intervenu dans notre pays a été tout de suite accueilli par les
Nigériens, de foi islamique à 99%. Dans la mobilisation des compatriotes pour
accompagner le Conseil National pour la sauvegarde de la Patrie (CNSP), la
communauté musulmane était engagée à travers marches, meetings et qunuts
(invocations spéciales durant la prière) pour qu’Allah protège le Niger face aux ennemis
intérieurs et extérieurs. On a vu, tour à tour, des leaders religieux, hommes et femmes,
haranguer les foules pour s’investir spirituellement et physiquement pour la cause
nationale selon les principes de l’Islam. Sauf que le nouveau pouvoir n’a pas de limites :
zimas, sorciers et tous les féticheurs étaient invités par la grande porte. Négligents ou
manquant de vigilance, nos oulémas semblent silencieux face au recours au chirk, un
péché plus grave que la corruption, le viol, le vol et autres.

« Shirk, ou chirk (arabe : شِرْك action d’associer, d’où associationnisme), est un mot qui, en
islam, se réfère au fait d’associer à Allah, le Dieu unique, d’autres dieux ou d’autres puissances
ou divinités, leur accordant ainsi l’adoration qui n’est due qu’à Allah seul. » (Wikipédia).
Après les scènes de sacrifices mystiques sous les caméras de Télé Sahel, les déclarations
hyper médiatisées des associations des féticheurs et sorciers du Niger, on peut dire, sans
conteste que le syncrétisme, l’associationnisme est en vogue au Niger. Le grand shirk est
promu, ce qui constitue une régression pour la communauté musulmane qui a abattu un travail
de fond depuis des années pour un culte pur voué à Allah (le Très-Haut), le Seul digne
d’adoration par les créatures. C’est cela la signification du culte pur, le Tawhid,
« (monothéisme, unicité) est l’expression du dogme le plus important de l’islam, le
monothéisme, compris comme la croyance en un Dieu unique, inaccessible à l’imagination,
sans associé et sans égal. Il en constitue le fondement (Asl ad Dîn) avec le rejet du Tâghoût. »

C’est dire qu’après le soutien pour la sauvegarde de la patrie, nos oulémas doivent aussi
prendre en charge leur participation à la vie nationale en indiquant clairement aux nouvelles
autorités la vision islamique du salut aussi bien sur terre qu’à l’au-delà. A Al Wassatiyah nous
interpellons nos frères et sœurs pour être plus enclins à promouvoir les bonnes pratiques en
conformité avec ce qu’Allah aime et agrée. Pour ce faire, on ne saurait être complaisants ni
cautionné le shirk même si la pratique est indéniable sous tous les régimes politiques.
« Certes Allah ne pardonne pas qu’on Lui donne quelqu’associé. A part cela, Il pardonne à qui
Il veut. Mais quiconque donne à Allah quelqu’associé commet un énorme péché. » (Sourate 4,
Nissa’, verset 48).

Quand le shirk s’introduit par la grande porte

Dans l’euphorie de la ‘’Révolution’’, certains de nos compatriotes ont fait feu de tout bois.
Pour ceux-là, tout était permis pourvu que la sauvegarde de la patrie soit effective. L’on se
rappelle des vidéos virales de sacrifices où les auteurs disent clairement que leurs djinns
combattraient à la place de nos vaillants soldats. On avait vu ce préfet dans une région du
pays coordonner avec les zimas le sacrifice où des offrandes de poulets étaient filmés avec
fierté. Il y a eu bien d’autres scènes à travers le pays où les féticheurs sont sortis invoquer
leurs ‘’dieux’’ au nom de la sauvegarde de la patrie.

Dans ce registre, des propos scandaleux ont parfois été tenus durant les campagnes électorales
et à de hauts niveaux de la gouvernance au Niger, hier et aujourd’hui. Or le Prophète (paix et
salut sur lui) a averti : « … Ne vous informerais-je pas des plus graves des grands péchés ?
(Par trois fois,) puis il dit : c’est de donner un associé à Allah, l’ingratitude envers les parents
et le faux témoignage. » (Hadith rapporté par Boukhari et Mouslim).
Il faudrait que nos dirigeants, nos politiciens et autres responsables s’entourent de conseillers
sincères les prévenant de certaines déconvenues lors de prise de parole adressée au grand
public. On ne peut diriger un peuple en ignorant le contexte et certaines réalités de ce peuple.
Aux oulémas de jouer pleinement leur rôle spirituel dans la ‘’veille citoyenne’’.

Abou Soumaya

Advertisement

Categories