Analyses
Après les événements du 26 juillet : Des agents des institutions de la République à la diète !

Victimes collatérales ou simple erreur de gestion ? La situation des fonctionnaires des institutions de la République y compris ceux de la Présidence mérite d’être évoquée. En effet, ces derniers ont vu leurs salaires systématiquement suspendus après le changement de régime dans le pays.
A en croire ceux qui ont pris cette décision, c’est comme si toutes les institutions suspendues doivent être fermées jusqu’à nouvel ordre. C’est dire que les décideurs semblent ignorer le fait qu’en dehors des responsables élus ou nommés des institutions de la République, il y’a bel et bien des agents de l’administration qui les animent de façon permanente même en période de coup d’Etat. Par ignorance ou souci d’économie, ces fonctionnaires des institutions ont vu leurs salaires du mois d’octobre coupés.
Selon une source qui a requis l’anonymat, ce sont toutes les institutions de la République qui sont concernées, à savoir la Cour constitutionnelle, la Cour des comptes, le Conseil Economique et Social, le Conseil Supérieur de la Communication, la Commission Nationale des Droits de l’Homme, la Commission Electorale Nationale Indépendante, le Médiateur, y compris la Présidence de la République.
Et la même source d’ajouter : « Parce que pour eux (NDLR : la junte), les administrations ne doivent pas exister aussi après le coup d’Etat alors que celles-ci sont dotées des fonctionnaires régulièrement recrutés par la Fonction Publique. Il va sans dire qu’on ne peut pas couper le salaire d’un fonctionnaire, sans aucune procédure ou sans décision de justice ». Pourtant, c’est un fait avéré, des agents avec une longue carrière ont vu leurs salaires coupés comme s’ils étaient révoqués de la Fonction Publique.
Initialement, c’était les contractuels qui étaient ciblés, puis tous les agents travaillant dans les institutions de la République des Secrétaires Généraux aux plantons.
Un responsable d’une institution voulant savoir le pourquoi d’une telle décision a eu cette réponse sèche : ‘’Ce sont des instructions reçues d’en haut’’.
Aux dernières nouvelles, la situation des salariés de la Présidence de la République a été rétablie, comme à la Cour des Comptes et progressivement celle des autres institutions. Dans cette optique seuls les fonctionnaires exerçant seront maintenus, les contractuels seront suspendus et le personnel mis à disposition remis à son administration d’origine.
Pourquoi même les syndicats étaient-ils restés muets face à ce dommage subi par des travailleurs ?
Abou Soumaya