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8ème Congrès Ordinaire de l’ANASI : Le rôle de la communauté musulmane dans l’avenir du Niger au cœur des assises
« La responsabilité de la communauté musulmane dans la sauvegarde de la patrie », tel est le thème retenu pour le 8ème Congrès ordinaire de l’Association Nigérienne pour l’Appel et la Solidarité Islamique (ANASI) ouvert le 1er mars 2024 à Niamey. La cérémonie d’ouverture de ces assises a été présidée par Zaneidou Ousmane, Directeur Général du Culte, représentant du Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de l’Administration Territoriale, en présence des délégués venus de divers horizons et d’autres invités.
La tenue du 8ème Congrès Ordinaire de l’ANASI intervient à un moment où l’avenir du Niger est en train d’être forgé à chaud par les Nigériens. L’occasion pour le président de l’ANASI, Dr Maï Ousmane El Hamet, de saluer « les grandes avancées du pays sur le chantier de son émancipation politique » avant de féliciter le CNSP (Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie) et le gouvernement pour tous les acquis engrangés. « Assurément les moments que nous vivons constituent un tournant majeur dans l’entrée en scène de notre peuple sur la scène politique, si l’on en juge par son soutien massif aux idéaux de souveraineté et de progrès économique et social porté par le CNSP et le gouvernement », a-t-il expliqué ; en ajoutant : « Une telle complicité entre les gouvernants et le peuple ne s’est jamais produit auparavant au Niger ». Il a saisi l’occasion pour saluer, « en tant que responsables religieux, la participation active et massive des oulémas et des croyants en général dans la mobilisation populaire, le cimentage des forces vives dans la force de la foi en Allah et l’affirmation de l’Islam comme facteur de mobilisation contre le néocolonialisme ».
Parlant du thème de ce 8ème Congrès, le Président de l’ANASI a, de prime abord, souligné le « rôle individuel du musulman et les domaines de responsabilité collective qu’indexe le thème », lesquels « se situent (…) en plein cœur de la lutte des Nigériens pour élargir le champ des acquis politiques, économiques, sociaux et culturel dans le nouveau contexte de souveraineté ». Le thème, ajoute-t-il, appelle aussi à circonscrire et esquisser les stratégies par lesquelles ces acquis seront consolidés au fil des générations ». Pour ce faire, il a lancé un appel aux délégués de l’ANASI « à réfléchir avec le plus grand sérieux à cette perspective, pour que l’Islam s’affermisse sur ce champ de réflexion autant qu’il s’est distingué dans la mobilisation populaire contre le néocolonialisme ».
Pour le président de l’ANASI, Dr Maï Ousmane El Hamet, il est temps de donner à la religion une place de choix dans la gestion du pays. « Il est temps donc, au moment où les Nigériens se retrouvent enfin entre eux et sans maître autre qu’Allah, de s’interroger librement sur la place qu’ils entendent donner à Allah dans leur vie », a-t-il indiqué. Et pour cause ! « Il souffle sur le Niger un vent de liberté qu’aucun lobby intellectuel au service du colon ne doit plus entraver pour empêcher les Nigériens de définir eux-mêmes comment ils doivent organiser leurs affaires et leur vie ». Pour ce faire, poursuit-il, « il faut briser nos prisons mentales faites de vains paradigmes politiques, économiques et sociaux promus par le néolibéralisme, noyer nos égos dans l’humilité, souligner les idées reçues qui nous donnent des perceptions erronées sur l’Islam, ouvrir nos cœurs aux échanges productifs et nous enrichir mutuellement du peu de savoir qu’Allah nous a octroyé ».
Il a par ailleurs souligné l’impérieuse nécessité d’alerter sur le danger que constituent des projets comme le LGBTQ+, l’éducation sexuelle dévoyée à l’école et tant d’autres entreprises « sorties de la grotte d’Iblis ». « La jeunesse nigérienne est en danger en raison de l’ouverture des portes de la société aux projets de corruption morale contre l’appui de l’étranger », a-t-il prévenu. Il a ainsi invité les participants à réfléchir pour barrer la route à ces projets diaboliques, « au risque de nous retrouver dans un futur proche à devoir autoriser des unions maudites par la religion ».
Du reste, « la souveraineté du Niger dépend donc de la promotion d’une élite intègre, patriote et engagée pour les intérêts du pays », a dit le président de l’ANASI. Aussi, la contribution de l’Islam à la refondation de la République et dans l’intégration de la crainte d’Allah dans l’éducation des élites qui gèrent le Niger, « sera le filigrane de nos présentes assises, en prélude aux assises nationales ad hoc tant attendues », a indiqué Dr Maï Ousmane El Hamet.
Il n’a pas manqué de saluer la création de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), et de lancer un appel aux délégués au 8ème Congrès Ordinaire de l’ANASI à se donner à fond pour une analyse profonde « de notre réalité », des aspirations de nos peuples à marcher ensemble ainsi que des nouvelles donnes géopolitiques que constituent les BRICS en matière de coopération et en matière d’intégration régionale (AES).
Malan Abdou